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le roman d’un rallié

le gravier. Au bout des pelouses, la masse imposante du château apparut : un grand corps de bâtiment avec deux ailes d’inégale importance, terminées par des tours et reliées, entre elles, par une terrasse bordée d’une balustrade de pierre ajourée, de grands toits coupés de cheminées et de fenêtres à fines dentelures ; sur les murailles sobres d’ornements, un simple semis alterné d’hermines et de fleurs de lis sculptées dans le granit gris et, au centre de la façade, les armes des Crussène, un lion portant un glaive avec leur devise : Cruce et gladio par la croix et l’épée !

La marquise avait aperçu la voiture par une des fenêtres de son boudoir, comme elle se préparait à aller au devant de son fils, qu’elle n’attendait pas si tôt. Elle descendit bien vite et arriva sur le perron en même temps qu’Étienne y posait le pied. Deux larmes joyeuses brillaient dans ses yeux et elle lui tendit les bras avec une tendresse inexprimable. Puis tous deux, sans se parler encore, entrèrent dans le Hall. C’était une pièce très haute, lambrissée : un escalier monumental