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Page:Pierre de Coubertin - Hohrod - Roman d'un Rallié, 1902.djvu/18

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le roman d’un rallié

faire quelque bien, si Dieu le permet, dans la sphère d’action où il t’a placé. S’il est utile pour un homme de se ménager, en voyageant, des points de comparaison entre les autres pays et le sien, il n’est pas bon de trop en faire usage. C’est là, assurément, un des principaux travers de ce temps-ci. Chaque race a ses particularités, son caractère et sa mission. Mais j’ai tort d’insister. Tu es trop raisonnable pour ne pas m’écouter, trop sensé pour ne pas m’approuver. Arrache-toi donc aux séductions Américaines. J’ai, bien entendu, assez haute opinion de toi pour être certaine que ces séductions ne t’ont pas atteint plus profondément que ta correspondance ne me l’a donné à penser. J’attends par le prochain courrier, l’annonce de ton retour. Tu seras ici à temps pour m’aider à recevoir tes cousins d’Halluin qui passeront avec nous la première quinzaine de décembre. Pierre Braz t’attend pour célébrer le mariage de sa fille. Il a déclaré que le repas de noces ne pouvait se faire sans toi ; aussi, dans les deux fermes, on pousse de gros soupirs. Chaque dimanche, à la sortie de la grand’messe,