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le roman d’un rallié

dirigea à cheval du côté de Poullaouen, avec l’intention d’aller au devant d’eux et de leur faire escorte. Ils arrivaient quatre : M. et Mme d’Halluin, le petit André et Éliane d’Anxtot. Sans y avoir réfléchi, car ses réflexions le plus souvent l’emportaient bien au-delà de l’horizon, Étienne s’attendait à apercevoir, au fond du landau découvert, les physionomies placides du comte et de la comtesse, puis, sur le devant, les cheveux bouclés de leur fils et les yeux rieurs de la « petite Éliane ». De loin, il vit venir la voiture et distingua deux femmes dont l’une avait, sur son chapeau, quelque chose comme une envolée d’oiseaux blancs, les ailes étendues… Qui diable amènent-ils là ? pensa le jeune homme perplexe, et Rob-Roy reçut l’ordre de trotter un peu plus vite. La voiture s’arrêta ; le cocher souriait, les yeux à terre, d’un air à la fois plein de finesse et de discrétion ; il avait flairé, lui, la « fiancée éventuelle », et la trouvait à son gré. Étienne ahuri, ôta son chapeau et se penchant vers la comtesse lui serra la main, puis salua sa voisine d’un air interrogateur… Celle-ci leva son voile