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Page:Pierre de Coubertin - Hohrod - Roman d'un Rallié, 1902.djvu/213

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le roman d’un rallié

pas trompé. Le journal eût tout de suite un chiffre de tirage supérieur au chiffre atteint à la veille de sa suppression. Les années qui suivirent n’apportèrent aucun changement notable dans l’existence du jeune homme. Il passa brillamment son doctorat. Son autorité grandissait avec son talent. Il donnait des répétitions pour augmenter ses ressources et envoyait des correspondances à divers journaux parisiens. Sa plume, très assagie, parlait une jolie langue, à la fois sobre et fleurie. La campagne électorale de 1881 fut menée par lui avec une vigueur et une habileté sans égales. Il parcourut non seulement l’Ille-et-Vilaine, mais les Côtes-du-Nord et le Finistère, faisant des conférences en Français et en Breton ; il avait appris cette dernière langue dont il ne savait, comme enfant, que quelques mots. On s’attendait à Rennes à voir Vilaret poser sa candidature aux élections de 1885 et lui même y avait d’abord songé ; mais il se méfiait du scrutin de liste, prévoyant que les réactionnaires y trouveraient leur compte, et quand il vit qu’on songeait à le rétablir, il prit brusquement son parti. Une