marché que vous n’avez pas pris de fusil. Elle verra bien que ce n’est pas pour chasser que vous êtes parti. » — « Je lui ai laissé un mot, expliqua Étienne, lui disant que nous allions à Quimer’ch voir l’épagneul qu’on m’a signalé ! » Jean-Marie le regarda en dessous, d’un air méfiant. « C’tépagneul là, Monsieur Étienne, m’est avis à moi, que c’est… un canard ! » — « Ce n’est pas un canard du tout ; seulement je ne le verrai pas : c’est toi qui iras le voir ». — « Moi ? j’irai à Quimer’ch ? » — « Parfaitement. Tu prendras le train. Nous nous retrouverons à Chateaulin, dans l’après-midi ». — « Alors, c’est sérieux ? Vous allez voir le tombeau de votre grand-oncle, là-bas, près de la mer ? » — « Oui, dit le marquis ; c’est là que je vais. Mais rappelle-toi ce que tu m’as promis ? Je n’ai confié ce projet qu’à toi et j’entends que personne ne sache demain d’où nous venons ». Jean-Marie protesta véhémentement qu’il n’en soufflerait mot à qui que ce soit et un long silence suivit. Le jeune Breton paraissait réfléchir profondément. Tout à coup, il communiqua le résultat de ses pensées. « Eh bien ! Monsieur Étienne, je trouve
Page:Pierre de Coubertin - Hohrod - Roman d'un Rallié, 1902.djvu/230
Apparence