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le roman d’un rallié

— Oui, dit-elle, c’est là — et son geste indiqua un petit bois de chênes, mais c’est fermé… Vous auriez désiré voir le tombeau ? Nous avons bien la clef ; seulement quand nous nous sommes établis ici, on nous a recommandé de n’ouvrir à personne..… Du reste, personne n’a jamais demandé à entrer ». Sur l’insistance du jeune homme, elle alla consulter son mari qui se fit tirer l’oreille : « il n’y a rien à voir du tout » répétait-il. Étienne était résolu à ne se nommer qu’à la dernière extrémité. Il expliqua qu’ayant lu les écrits de monsieur de Lesneven et connaissant son histoire, il désirait voir vivement son tombeau. Finalement une pièce de cent sous qui brillait dans ses doigts, eût raison des scrupules du fermier : « Bah ! dit celui-ci, cela ne fait de mal à personne ». — La femme était pleinement de cet avis ; désireuse de retenir le voyageur le plus possible dans l’espoir de lui faire accepter une collation quelconque, elle suggéra que « Monsieur serait peut-être bien aise de causer avec le vieux Simon qui était déjà là du temps de monsieur de Lesneven et s’en rappelait bien ». —