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le roman d’un rallié

sa déclaration d’une tendre caresse. Celle-ci lui rendit son étreinte ; elle était touchée de tant de gentillesse et de droiture d’âme. « Ma chérie, dit-elle, ne te tracasse pas ; sans doute, nous le désirions, car cela semblait devoir assurer ton bonheur ; mais s’il doit en être autrement, il ne faut plus y penser. Il faut s’en remettre à Dieu qui arrange les événements pour le bien de tous… c’est drôle, ajouta-t-elle après un silence, j’avais cru remarquer qu’il te plaisait beaucoup ».

Éliane rougit un peu. « Oh ! fit-elle, il est très gentil… » — « Oui, dit la comtesse, très gentil et très sérieux… Est-ce que tu le trouves trop sérieux ? » — « Non, non… ce n’est pas cela ». Puis ramenant la conversation qu’elle ne voulait pas laisser s’égarer : « Seulement, conclut-elle, du moment que je sens que je devrai refuser s’il me demande, il est plus honnête… je veux dire plus délicat de se retirer tout de suite ». Elle avait hésité en prononçant le mot honnête. Si peu habituée qu’elle fût à scruter sa conscience, cette série de mensonges lui pesait. Elle se leva : « N’est-ce pas, dit-elle, d’un ton décidé, tu me promets d’in-