Page:Pierre de Coubertin - Hohrod - Roman d'un Rallié, 1902.djvu/301

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
294
le roman d’un rallié

sans jamais faiblir aux embûches du démon et pour traverser en vainqueurs toutes les crises par lesquelles il leur faut passer — les premières surtout. Mais nous leur donnons une règle de vie qui leur permet de retrouver le calme après chaque tourmente, nous plaçons leur foi hors des atteintes de la Raison — il appuya sur le mot avec mépris — et nous ne permettons pas qu’ils érigent leur conscience en juge suprême de leurs actes, ce qui est une habitude d’orgueil à laquelle rien ne résiste..… La conscience ! reprit-il en s’animant un peu, mais est-ce qu’elle n’est pas faillible comme le reste ! Non ! Non ! il n’y a que la règle, établie par les élus de Dieu et par Lui. La brebis qui s’écarte du troupeau périt parce qu’elle ignore où l’on va ; le berger seul connait la route !… » Ces paroles firent quelque impression sur la marquise : une mère se persuade si aisément qu’elle s’est trompée en élevant un fils unique à elle seule ! Elle est si prompte à s’accuser !

« Nos jeunes gens, poursuivit le Père Lanjeais, ne discutent pas la certitude. Ils savent qu’il ne