Page:Pierre de Coubertin - Hohrod - Roman d'un Rallié, 1902.djvu/303

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
296
le roman d’un rallié

voies de Dieu sont impénétrables, d’ailleurs, et sa miséricorde est immense. Mais mon expérience personnelle me conduit à penser que le mal est parfois moins difficile à combattre que les apparences du bien. Le jeune homme qui, troublé par la folie des sens, cède à d’impérieuses séductions, ou même celui qui néglige momentanément la pratique de ses devoirs religieux peuvent être moins malades qu’ils n’en ont l’air ; au contraire, celui qui cherche en soi-même, à l’aide du raisonnement, la force qu’il ne pouvait trouver qu’au dehors, celui-là a chance d’être plus gravement atteint qu’on ne le croirait à première vue ».

— « Et que peut-on tenter pour sauver celui-là ? » demanda la marquise. — « Le mariage, madame, répondit le père Lanjeais, voilà l’unique chance de salut. La femme qui les entraîne au vice sait aussi les ramener à la vertu. Mais il faut qu’on la choisisse avec discernement et surtout qu’elle vienne à son heure. Là est le point important ! Que de mariages n’ont pas donné les fruits qu’on en attendait parce qu’ils ont été conclus trop tôt.