Aller au contenu

Page:Pierre de Coubertin - Hohrod - Roman d'un Rallié, 1902.djvu/35

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
28
le roman d’un rallié

ah ! oui, très mal ! Étienne, qui connait bien Londres, sent distinctement combien la Tamise coule loin d’ici. Jamais encore il n’avait eu, à ce point, la sensation de cet éloignement.

Elle lui revient, une demi-heure plus tard, quand les convives se trouvent réunis autour d’une table chargée de roses rouges et roses qui courent sur la nappe, dessinant un tissu parfumé. En Angleterre, ces fleurs eussent été disposées autrement, d’une façon plus savante, mais mièvre et cherchée ; ici, elles s’amoncèlent comme dans un parterre : on leur demande d’être belles et de sentir bon, voilà tout. Étienne songe qu’une sorte de symbolisme inconscient préside à l’arrangement d’un repas Anglais et que les multiples petits objets qui entourent les dîneurs semblent être là pour l’accomplissement d’un rite.… Il regarde le maître et la maîtresse de la maison, pour voir s’ils accomplissent un rite. Le général Herbertson est déjà engagé dans une conversation à trois avec ses voisines et paraît s’amuser beaucoup. Étienne se le représente à Bull-Run, tout jeune, à peine sorti de West-Point, étrennant