salles des séances sont vilaines et que la bibliothèque sent mauvais. Ici au contraire, il fait délicieux… pour les gens qui ont leur bon sens. » — « Merci, dit Étienne, mais il fait bien bon aussi pour ceux qui ne l’ont plus ou qui ne l’ont jamais eu : je ne puis m’arracher à ce magnifique spectacle. » — « La journée sera superbe, reprend Ada ; allez donc à Mount Vernon, puisque vous n’avez pas encore trouvé le moyen de vous y rendre. Le tombeau du « Père de la Patrie » vous inspirera de salutaires réflexions et vous ne regretterez pas votre promenade. Bonsoir. J’aperçois mon cousin qui me cherche là-bas et je ne veux pas vous le présenter parce qu’il vous dirait du mal de moi. » Ada s’éloigne, légère et rieuse, et Étienne, si brusquement tiré de son cauchemar, descend les escaliers de marbre un peu étourdi. Il se répète machinalement les paroles de Miss Jerkins : « Il faut soigner cela… vous devez être amoureux. » Et cette réflexion lui vient qui s’empare aussitôt de lui et le trouble de nouveau : « Si vraiment je suis amoureux, c’est le salut. »
Page:Pierre de Coubertin - Hohrod - Roman d'un Rallié, 1902.djvu/69
Apparence