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Page:Pierre de Coubertin - L’Éducation anglaise en France, 1889.djvu/129

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nos lycéens

là ouvrez vos yeux et vos oreilles. » Je ne m’en suis pas fait faute, non plus que de suivre les promenades, notant les gestes, les regards, les sourires, tâchant même de recueillir des mots isolés ou des lambeaux de conversation et y réussissant parfois. — Après cela venait la visite officielle, la production d’une lettre aimablement écrite de la main de M. Gréard et devant laquelle les caves se fussent ouvertes et les greniers aussi, si j’en avais exprimé le désir. Un petit étonnement très court et poliment dissimulé passait sur le visage du proviseur, habitué à voir venir des inspecteurs à lunettes et à grandes redingotes, et tout de suite je me trouvais au courant de ce que je voulais savoir, avec des prospectus dans les mains et un trousseau de clefs prêt à me précéder dans l’établissement… Tous les mêmes, ces établissements : les réfectoires avec leurs rangées de tables et l’odeur fade et humide qui leur est propre ; les dortoirs, avec leurs rangées de lits à numéros et l’estrade qui semble faite pour qu’un professeur y enseigne l’art de dormir. Souvent par les fenêtres on voyait les élèves en récréation se promenant de long en large avec la gravité de penseurs qui ont atteint tous les sommets de l’esprit humain. Bien entendu, on n’oubliait pas le gymnase, toujours vide non d’engins, mais de jeunes gens pour en faire usage. M. le Proviseur et M. l’Économe n’avaient qu’à se