tiennes, tout le monde était d’accord pour vouloir du bien à l’œuvre ; de partout les élèves affluaient. À partir de 1832 la générosité officielle se lassa et, cinq ans plus tard, le parc de Grenelle fut fermé. Cabales, injustices, maladresses d’Amoros trop autoritaire et parfois hâbleur… c’est entendu. Mais les élèves, comment expliquer leur dispersion ? Des footballers vont-ils renoncer au foot-ball parce que leur club est dissous ? ils en formeront un autre. Or les exercices d’Amoros étaient bien plus aisés à reconstituer. Souvent on aurait pu les continuer chez soi. « Mais dès qu’a cessé l’espèce d’envoûtement à l’aide duquel le maître faisait passer en ses élèves sa propre conviction et sa propre volonté, tout s’est évanoui sans presque laisser de traces ».
En 1774, Basedow avait fondé à Dessau une école où les exercices physiques étaient en honneur. Dix ans plus tard, un de ses disciples en fonda une autre à Gotha, tandis que Pestalozzi à Yverdon cherchait aussi à réintroduire la gymnastique dans l’éducation et que Clias, officier suisse, ouvrait à Berne une « palestre » modèle. Tous ces établissements végétèrent ; aucun ne créa d’enthousiastes élèves. C’est à un indiscipliné, fougueux, instable, médiocrement épris de sport pour lui-même, qu’il était réservé de soulever l’Allemagne. Ludwig Jahn ouvrit en 1811 dans le Hasenheide, près de Berlin, le « turnplatz », d’où allait sortir la régénération nationale. Un étrange patriotisme teutonique s’y installa avec lui. Les insignes des membres de l’association portaient ces chiffres cabalistiques : 9-919-1519-1811. C’étaient les dates du désastre de