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pédagogie sportive

mathématique. Ils galopent en sens inverse de chaque côté d’une barrière, la lance en avant. Ou le cavalier ébranlé par le coup sera désarçonné ou bien la lance volera en morceaux. Même avec les lances légères en bois dites « armes courtoises », par opposition aux « armes de guerre », l’ébranlement était terrible[1]. Les armures devinrent de tels monuments qu’il fallait l’aide d’un escalier et de deux hommes pour se hisser à cheval[2]. Les accidents (du moins à « armes courtoises ») n’étaient pas très fréquents, mais la force, l’endurance — et plus qu’il n’y paraît — l’adresse nerveuse dépensées étaient extrêmes. C’était un « furieux plaisir ». La joute dura plus longtemps que le tournoi sans guère changer de caractère. Henri ii de France fut tué comme on sait, en 1559, en joutant contre un seigneur de sa cour.

Jeux populaires.

À côté des joutes et tournois qui sont des « sports combinés » d’escrime et d’équitation, fleurissent des jeux qui méritent vraiment la qualification d’athlétiques et, pour ce, ne doivent être confondus à aucun degré avec les jeux de quilles, boules et autres amusements de plein air en usage en presque tous pays. C’est d’abord la paume jouée avec la main, puis à partir du

  1. Les règlements rééditaient fréquemment l’interdiction de se faire attacher sur sa selle.
  2. Plusieurs musées contiennent de ces armures de joutes très bien conservées et complètes, notamment celui de Nuremberg. On y peut se rendre compte de la position de la lance soutenue par des crochets. Les Allemands perfectionnèrent grandement la disposition de ces armures.