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LETTRES OLYMPIQUES



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Athènes, 26 mars 1896.

Le printemps athénien est double, cette année. Il réchauffe, à la fois, l’atmosphère éclaircie et l’âme populaire. Il fait pousser entre les dalles du Parthénon les fleurettes odorantes et sur les lèvres fières des Palikares pose un sourire satisfait. Le soleil brille et les Jeux Olympiques sont proches. Plus rien ne subsiste des craintes, des ironies de l’an passé. Les sceptiques se sont tus ; les Jeux Olympiques n’ont plus d’ennemis.

On a mis en vente des drapeaux français, russes, américains, allemands, suédois, anglais La brise de l’Attique soulève joyeusement leurs plis légers et les hommes en fustanelle qui flânent devant les pittoresques étalages de la rue d’Hermès se réjouissent à ce spectacle ; ils savent que « l’univers va venir » et approuvent les préparatifs que l’on fait pour le bien