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Page:Pierre de Coubertin - Universités transatlantiques, 1890.djvu/129

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universités transatlantiques.

matérialiste s’échappe des brochures qu’il m’a remises ! En vain le nom de Dieu vient-il s’y promener çà et là sans motifs ; l’impression qui s’en dégage est celle d’un idéal faussé, d’une éducation terre à terre, d’un matérialisme inconscient, mais complet.

Le programme des cours n’offre ici aucune particularité : d’un côté les lettres, de l’autre les sciences, avec un trait d’union entre les deux, de façon que les forts en thème sachent au moins faire une addition et que les chiffreurs ne prennent pas Régulus pour un entrepreneur de travaux publics ; ces programmes sont assez complets, bien rédigés, et les étudiants d’Amherst paraissent de bons travailleurs. Ils ont peu de distractions ; la ville est petite et ses rues à peine amorcées se perdent vite dans la campagne.

À l’hôtel, nous sommes servis à table par ces femmes que Max O’Rell a si spirituellement appelées des « duchesses », avec cette différence qu’il n’y a pas de par le monde de duchesses aussi hautaines, aussi malhonnêtes et aussi parfaitement insupportables. Leur brusquerie, leur air dégoûté, leurs regards