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la nouvelle-angleterre.

plantes grimpantes, les dépendances disséminées à l’entour, le champ de jeu et un bel horizon de plaines et de collines s’alternant gracieusement composent un tableau absolument scolaire, au sens libéral et champêtre du mot. Dans quelques années, d’autres bâtiments auront surgi et l’école contiendra environ 200 élèves ; aujourd’hui, elle n’en a que 50. Leurs maîtres passeraient facilement pour leurs frères aînés ; ils jouent au foot-ball avec une ardeur juvénile, tous ensemble, et rien ne peut dire l’impression de jeunesse qui s’échappe de ce milieu. Le head master lui-même n’a pas dépassé la trentaine ; c’est un clergyman et un athlète tout à la fois, la vraie incarnation des préceptes du grand Arnold ; on sent en lui la passion des choses grandes et nobles, l’instinct de l’éducateur, alliés à ce sens pratique, à cette netteté de raisonnement sans lesquels l’homme le plus ardent et le mieux intentionné n’est qu’un être incomplet.

Ayant vécu en Angleterre et fréquenté les écoles anglaises, il rêvait de fonder dans son pays une de ces fabriques d’hommes dont il avait admiré là-bas le mécanisme et l’orga-