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universités transatlantiques.

tient un journal à la main et indique le cours des valeurs ; on vient d’afficher, en même temps, la perte d’un bateau qui, réellement sorti du port de Montréal, à destination de l’Europe, a réellement sombré et a fictivement entraîné au fond de la mer la cargaison d’un élève. Le malheureux n’avait pas voulu s’assurer : « Cela vous apprendra, une autre fois ! » lui dit le professeur en manière de consolation.

Ce mélange de fictif et de réel est nécessaire pour rendre le système fructueux. Il sert à attirer l’attention des élèves sur une foule de détails auxquels ils n’attacheraient, sans cela, qu’une minime importance ; il fixe dans leur mémoire des faits qui, sans cela, s’en échapperaient aussitôt ; il rend attrayant, intéressant et vivant à leurs yeux tout ce qui, appris dans les livres ou seriné par un maître, leur semblerait fastidieux et monotone.

Certains collèges ont été plus loin encore dans cette voie ; ils se sont entendus pour faire des affaires les uns avec les autres. Il ne s’agit plus alors d’une poste de poupée ou d’un télégraphe ayant des fils de 6 mètres pour correspondre d’un étage à un autre dans un même