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chaque jour, à l’échange des idées, à la communauté des habitudes, c’est autre chose. Quand deux peuples ont une frontière facile à traverser, qu’ils parlent la même langue, que leur monnaie est identique et que beaucoup d’intérêts leur sont communs, il y a des probabilités pour que leur fusion s’opère, à moins qu’ils ne s’efforcent de réagir d’eux-mêmes contre ces tendances. Les Canadiens ont tout avantage à réagir : distincts des Américains proprement dits, ils peuvent aspirer à former un jour une très puissante nation, ayant son génie propre et vivant d’une vie indépendante ; fondus au contraire dans la masse des États de l’Union, ils seront submergés et leur pays deviendra la proie des spéculateurs yankees. Il est difficile de se rendre compte du rôle que joueront les Canadiens français dans la solution de ce problème futur ; pour le moment, leur attachement à la reine est extrême, mais il est visible que c’est sa personne plus que son caractère qui attire leurs hommages. « Que

    français, a été acceptée à l’unanimité par le Parlement, désireux de répondre aux promoteurs des idées annexionnistes en rendant hommage à la reine.