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universités transatlantiques.

tenir et un chef qu’ils élisent ; rien de pareil dans les dormitories, où trop d’étudiants se trouvent réunis, sans raison, sans amitié, sans liens d’aucune sorte.

Les maisons des sociétés grecques ne contiennent guère qu’une douzaine ou une quinzaine de membres ; ils entrent par rang d’inscription. Cela n’est pas toujours facile de se faire recevoir, dans ces sociétés et le premier venu ne peut se flatter d’y pénétrer d’emblée ; bien entendu, il ne s’agit pas de savoir qui est son père, mais quel est son mérite personnel. Les liens ainsi formés durent toute la vie ; et comme l’Américain est tout ce qu’il y a de moins lâcheur, il ne délaisse pas, une fois sa fortune faite, ceux de sa société qui ont besoin d’une somme d’argent ou d’un coup de main. Le président a été membre de l’une de ces sociétés ; je l’ai tourmenté pour savoir le secret : il s’est mis à rire, mais n’a pas voulu me le dire.