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Page:Pierre de Coubertin - Universités transatlantiques, 1890.djvu/275

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viii

Dans le car qui va nous ramener à Jacksonville, il y a une femme d’environ quarante ans, vêtue avec élégance ; son visage est très légèrement teinté, si légèrement que je ne m’en aperçois pas tout d’abord. Mais au moment où le train va s’ébranler, le conducteur lui parle à l’oreille ; elle fait signe que non ; il insiste et élève la voix, et bientôt chacun comprend le sujet de la querelle. Cette femme a un peu de sang nègre dans les veines ; sa fortune, sa distinction ne la mettent pas à l’abri de la loi. Il faut qu’elle émigre dans le car des nègres, qui est aussi celui des fumeurs, qui est sale et inconfortable. Elle proteste ; alors le conducteur appelle son camarade et, sans plus de façons, ils la prennent sous les bras et comme