Page:Pierre de Coubertin - Universités transatlantiques, 1890.djvu/279

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
270
universités transatlantiques.

connue et qui devrait l’être des Français au même titre que des Américains[1].

En Virginie, on se préoccupa de bonne heure de développer l’instruction et les colons résolurent d’en appeler à la métropole pour se faire aider par elle dans cette tâche. En 1691, leur envoyé fut reçu à Londres par Guillaume et Marie, qui régnaient conjointement. Tous deux se montrèrent favorables au projet de fondation d’un collège qui porterait leur nom et ils donnèrent une somme importante. Quant à Seymour, attorney-général, il reçut l’envoyé par un mot demeuré célèbre ; comme celui-ci lui représentait que les Virginiens avaient aussi des âmes auxquelles on devait songer : « Des âmes ! s’écria Seymour ; le diable emporte leurs âmes !… Qu’ils fassent du tabac ! » et ce make tobacco ! resté le mot d’ordre de la politique coloniale anglaise, renfermait le germe de la révolution américaine. Cependant Seymour donna, lui aussi, et le collège de William and Mary, fondé à Williamsburg (Virginie), débuta dans l’existence avec une riche dotation. Ce fut une

  1. Voir les Études du professeur H.-B. Adams, publiées par le bureau d’Éducation de Washington.