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universités transatlantiques.

Enfin il est question de William et Mary dans les voyages du duc de la Rochefoucauld-Liancourt, qui parcourut les États-Unis de 1795 à 1797 et rendit compte de sa visite à Williamsburgh.

Cependant Jefferson caressait l’idée de créer dans son pays une université sur le modèle de celles qu’il avait admirées en Europe. Il était revenu enthousiasmé notamment des universités de Genève et d’Édimbourg ; il les appelait « les deux yeux de l’Europe ». Sa première pensée fut d’agrandir et de transformer le vieux collège de William et Mary, où il avait lui-même été élevé. Mais il était à peu près libre penseur et l’Église anglicane tenait William et Mary sous sa domination. Il écouta alors les propositions d’un homme entreprenant et singulièrement perspicace, le chevalier Quesnay de Beaurepaire. Ce gentilhomme français avait servi dans l’armée américaine, de 1777 à 1778. Sa santé l’ayant forcé de quitter le service, il parcourut la jeune république, se rendit compte de ses ressources et de ses besoins et résolut de la lier avec sa patrie « par de nouveaux liens de reconnaissance, de conformité