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un livre, un congrès et un bateau.

l’hôtel Brunswick. J’y ai retrouvé tous les orateurs : les jeunes doctoresses, le monsieur acariâtre, les directeurs de gymnase, le professeur suédois avec sa redingote irréprochable et son accent aigu, et la foule des dames qui emplissaient l’amphithéâtre. Dans les fêtes qui terminent un congrès littéraire, on parle généralement politique et les médecins, après leurs séances et leurs discussions, causent boulevards et pièces nouvelles. Mais ces futilités n’étaient pas de mise ici. Dans tous les groupes, il était question de l’intérieur du corps humain ; on entendait de tous côtés les mots : système allemand, système suédois Je pris à part un personnage de grande réputation qui avait péroré sur le « système français » en termes aussi précis qu’erronés. « Y-a-t-il longtemps, monsieur, lui dis-je, que vous êtes venu en France ? — Je n’y ai jamais été, monsieur, m’a-t-il répondu Je ne connais de l’Europe que l’Allemagne, où j’ai achevé mes études. »

Le lendemain, au club, en ouvrant un journal, je trouvai un long article bien pensé et bien écrit, intitulé : Antigermanisme Ce n’est pas trop tôt.