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CHAPITRE V. HÉSIODE.


Ouvrages attribués à Hésiode.


On attribuait à Hésiode, dans l’antiquité, une foule d’autres ouvrages, aujourd’hui perdus, et dont il ne reste guère que les titres. Ainsi, par exemple, un poëme didactique sur l’équitation, intitulé Leçons de Chiron ; un autre poëme didactique, sur l’Ornithomancie ou l’art de deviner les présages des oiseaux ; la Mélampodie, épopée en l’honneur du fameux roi-devin Mélampus d’Argos ; l’Égimius, autre épopée en l’honneur d’un héros dorien de ce nom, ami et allié d’Hercule ; des poëmes plus courts, ou plutôt des fragments épiques, tels que le Mariage de Céyx, l’Épithalame de Pélée et Thétis, la Descente de Thésée et de Pirithoüs aux enfers, etc.

Le nom d’Hésiode était comme une sorte de centre poétique, autour duquel on avait groupé la plupart des productions de ce qu’on pourrait appeler l’école béotienne, toutes celles dont les auteurs avaient gardé l’anonyme ou s’étaient volontairement cachés sous le couvert du poëte national des Éoliens. Mais la croyance à l’authenticité de ces ouvrages n’était pas universelle. Quelques-uns même poussaient le scepticisme un peu loin ; et les Béotiens, au temps de Pausanias, taxaient de bâtardise non seulement les poëmes que je viens d’énumérer, mais les Éées, mais la Théogonie même. Les Œuvres et Jours étaient, suivant eux, le seul poëme qu’Hésiode eût laissé. Qu’importe qu’Hésiode ait été un peu plus fécond ou un peu moins ? N’eût-il fait que les Œuvres et Jours, il mériterait encore d’avoir été classé, dans l’estime des Grecs, au premier rang des poëtes, et d’avoir eu son nom si souvent accolé à celui d’Homère.