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CHAP. XXXIV. HIST. DU IVe SIÈCLE AV. J. C.

coup d’entre eux avaient écrit sans aucun souci de la forme, et uniquement pour préparer des matériaux à l’histoire. Peut-on appeler historiens, par exemple, les scribes qui enregistraient jour par jour les faits et gestes d’Alexandre le Grand ?



CHAPITRE XXXV.

COMÉDIE MOYENNE.


Définition de la Comédie moyenne, — Poëtes de la Comédie moyenne. — Antiphane. — Alexis.

Définition de la Comédie moyenne.


J’ai dit ailleurs quelles avaient été, durant le quatrième siècle, les tristes destinées de la tragédie. J’ai déjà fait allusion aux autres misères poétiques de ce siècle, si fécond pourtant en philosophes et en orateurs. Non-seulement Aristote en est le seul lyrique, mais nous n’avons pas même un seul nom qu’on puisse citer dans l’épopée, dans l’élégie, dans aucun genre enfin sinon dans la poésie dramatique, et particulièrement dans la comédie.

Ce que les anciens critiques ont nommé la Comédie moyenne est assez difficile à définir, et paraît avoir eu des caractères fort divers, selon l’humeur et l’esprit des poëtes. On peut dire du moins ce que cette comédie n’était pas. Elle différait de la comédie de Cratinus, d’Eupolis et d’Aristophane par l’absence du chœur et par l’emploi à peu près uniforme du mètre ïambique. La loi dont j’ai parlé à propos du Plutus interdisait d’ailleurs au poëte la faculté de mettre en scène aucun personnage vivant, et de traiter aucun sujet politique. Cependant la Comédie moyenne n’était point une imitation vraisemblable des mœurs, une reproduction idéalisée des scènes de la vie. Ménandre, l’inventeur de la Comédie nouvelle, passe pour être le premier qui ait présenté, comme ou dit, le miroir aux hommes.