Page:Piis - L’Harmonie imitative de la langue française, 1785.djvu/42

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Si de l’artificier fraudant le privilège,
J’entre dans un jardin qu’au même instant j’assiège,
Déja la boîte éclate et l’ardent serpenteau
S’élance en vacillant sur le front d’un ormeau,
Aux loix de Galilée un soleil réfractaire
Tourne autour de son axe au centre du parterre ;
Ses rayons divergens décroissent à l’entour
De son disque rougi qui s’éteint sans retour.
La gerbe par des jets de bleuâtres étoiles
De la nuit qui pâlit court ménacer les voiles ;
Verticale, elle brille, et n’imaginez pas
Que sa fécondité lui donne le trépas.
Sa tombe est un trésor qu’avec peine elle épuise,
Et semblable à l’oiseau que la fable éternise,
Quand je ne l’attens plus, je la revois encor
Se consumer sans cesse en étincelles d’or.
Est-ce un bouquet brillant que de moi l’on reclame ?
En nappes dans les airs je déroule la flamme,
Et contre Flore en pleurs secouant ses cheveux,
En dépit de ses fers Vulcain vomit ses feux ;
Tandis qu’au haut du ciel mainte agile fusée
Jaillit en se jouant de sa prison brisée,