Aller au contenu

Page:Pilard - Deux mois à Lille par un professeur de musique, 1867.djvu/20

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

à chaque séance des chœurs avec ou sans accompagnement, et notre intelligente Commission de musique peut, quand elle le veut, ajouter un attrait de plus à ses programmes, les ressources vocales n’étant pas inférieures ici aux ressources instrumentales.

Le Cercle donne tous les ans à ses abonnés quatre concerts et deux soirées ; l’orchestre joue à chaque séance, et la seule différence consiste en ce que les solistes qui se font entendre dans les soirées sont de la ville, tandis que les concerts produisent seulement des artistes étrangers ou même appartenant au Grand-Théâtre. Les soirées sont généralement moins courues que les concerts : certaines personnes ne trouvant pas un attrait suffisant dans l’audition d’artistes de la ville qu’on coudoie tous les jours. Telle n’est pas ma manière de voir ; il n’est que juste d’encourager les artistes de la localité, et du reste, Lille possède des exécutants qui n’ont plus besoin d’encouragements et qui peuvent légitimement réclamer leur part des applaudissements réservés aux artistes de passage.

Différents organes de la presse lilloise ont attaqué, souvent d’une façon spirituelle, la mesure prise par l’Administration du Cercle qui assigne aux dames seulement les banquettes de côté et place les hommes sur celles du milieu. Beaucoup de mes co-sociétaires se sont élevés contre cet aménagement qui les prive du plaisir bien naturel de se trouver auprès de leur épouse ou de leur fille, souvent placées à côté de dames qu’elles ne connaissent pas et avec lesquelles il leur est maintes fois difficile de lier conversation ou d’échanger leurs impressions. Quant à moi, n’ayant ni femme ni fille à emmener au concert, je ne me plaindrai pas pour mon compte de l’arrêté administratif et je me bornerai à signaler les différentes manières dont il est apprécié.

J’ai entendu dire que cet arrangement avait été pris comme plus favorable aux toilettes des dames, qu’il met mieux en vue. C’est une question de coup d’œil, soit ; mais l’idée primitive me paraît susceptible de perfectionnement : souvent deux nuances trop rapprochées jurent au plus haut point, et pour sauvegarder