Cette conférence, comme la précédente, débutera par une observation.
Lorsque le plan de la Société des Nations fut connu dans le grand public, des critiques assez vives s’élevèrent presque de toutes parts contre son institution, et alors, on vit les auteurs de cette singulière construction crier au dénigrement et se plaindre de ce que l’on dépréciait à plaisir une œuvre, dont les avantages étaient cependant évidents.
Pour revendiquer la pleine liberté de mon opinion, je dois répondre à ce reproche. On ne dénigre pas la Société des Nations, on ne peut pas la dénigrer. On dénigre une institution, en effet, lorsque l’on affecte de méconnaître les services qu’elle a rendus et d’appuyer seulement sur les mauvais côtés qu’elle peut présenter : mais en présence d’une forme de Société, qui est restée jusqu’ici à l’état de simple projet, et qui n’a du reste aucun antécédent dans l’histoire des peuples, il ne faut pas parler de dénigrement, car le dénigrement est quel-