LES REPARATIONS g g à une époque ultérieure des règlements qu’il serait infiniment plus avantageux de faire immédiats. Peuton espérer que l’Allemagne laissera passer sans protestations les évaluations qui lui seront soumises des indemnités qu’elle doit verser? Ce serait, en vérité, bien extraordinaire, et l’on peut être sûr que cette éventualité ne se produira pas. Toutes les fois où l’on produira un chiffre, nos ennemis le discuteront, alléguant qu’il est inexact et il faudra, avant d’obtenir un règlement quelconque, des longueurs dont les événements actuels nous donnent suffisamment l’idée. A plus forte raison sera-t-il très difficile de s’entendre avec l’Allemagne sur les ressources qu’elle possède et sur la limite de ses facultés en matière de réparations on peut être très sûr que tout ce qui sera proposé à cet égard sera contesté avec le dernier acharnement, que FAHemagne se fera intentionnellement plus pauvre qu’elle n’est, qu’elle usera de tous les moyens pour se soustraire en fait à une obligation, à laquelle elle n’a pas su se soustraire, mais qu’elle n’a acceptée qu’avec l’arrière-pensée de ne pas la remplir. Voità les faits qui certainement se produiront, et de ces certitudes on doit conclure que l’imprudence ainsi commise en renvoyant à plus tard des opérations qui auraient dû être immédiates, nous fera perdre une partie des fruits du traité de paix. Plus probablement encore, devant l’impossibilité où l’on sera d’exécuter ce traité tel qu’il a été conçu, et dans le désir de mettre un terme à des chicanes qui se renouvelleront périodiquement, on aimera mieux transiger et remplacer
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Apparence