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légua au couvent de Prémol, pour y tenir trois prêtres outre ceux qui s’y trouvaient attachés, 25 livres de rente annuelle, imposées sur les revenus de sa terre de Vizille, sous la clause qu’il maintenait cette rente lors même que les religieuses n’auraient pas ces trois prêtres de plus ; seulement, dans ce cas, la rente au lieu d’être de 25 livres, n’était plus que de 20 livres. Ce prince, en mémoire de sa mère qui avait fondé ce monastère, exprima par ce même testament sa volonté d’y être enterré, préférant cette sépulture à celle que son père avait choisie dans l’église de Saint-André, à Grenoble, qu’il avait fondée pour être sa chapelle delphinale.

Déjà bien auparavant, en 1240, le même dauphin avait cédé aux moniales de Prémol un ténement de terre, dite La Mendria, située à Peyrins, dans le voisinage de Romans ; ténement échangé par lui, en 1252, contre un autre plus considérable, joignant les clôtures du bourg de la Mure, et dès lors plus à la convenance des religieuses, auxquelles il fit don aussi, en 1257, de fonds près de leur église, en échange d’une cense de 60 sols qu’elles prenaient sur la leyde du marché de Vizille.

Valbonnais, auteur de l’Histoire du Dauphiné et des princes qui ont porté le nom de dauphin, en indiquant le legs fait par Guigues VII, dans son testament, au couvent de Prémol, croit devoir induire, soit des termes de trois prêtres dont il s’agit dans cet acte, soit aussi du mot nuntius, nonce, messager, administrateur, employé dans l’acte de fondation du monastère en question, que, dans l’origine, les religieuses n’auraient point été sous la direction des Chartreux, mais bien qu’elles avaient des prêtres particuliers pour