tends les cas particuliers) est de nature souvent à modifier grandement ce qu’ils disent. Us ne nous dispensent donc pas d’avoir du flair, de l’esprit, et du moins le tact qui vient du cœur. Que deviennent leurs meilleurs conseils appliqués d’une façon rigide, à contretemps, par un homme qui force son talent * ? »
Il nous reste à examiner les procédés d’enseignement appliqués dans le Manuel élémentaire.
Les philanthropinistes ayant reconnu, non sans raison, que rien ne rebute davantage les enfants que la sécheresse de l’exposition didactique et l’abus des formules abstraites et des exercices de mémoire, exclusivement en honneur dans les écoles de leur temps, pensèrent que le remède consistait à faire tout le contraire de ce qui se faisait. Aussi, après avoir limité leurs programmes d’études aux connaissances immédiatement utiles à tous, il leur parut logique de rendre l’acquisition de ces connaissances aussi facile et aussi agréable que possible. Plus de travail, plus d’étude, plus d’ennui : tel est le mot d’ordre de la nouvelle pédagogie. Le jeu, les images, les entretiens familiers et les leçons de choses : tels sont les procédés par lesquels elle entend détrôner les anciennes méthodes.
Une méthode, si c’en est une, qui consiste à employer exclusivement de tels procédés, ne peut s’appeler autrement qu’une méthode empirique, pour nous servir de deux mots qui sembleraient devoir s’exclure. C’est donc la méthode empirique dans ses diverses applications, que nous avons à apprécier ici. Nous commencerons par les langues, puisque c’est le premier objet d’étude qui se présente à l’enfant, d’après le Manuel élémentaire.
Pour connaître les résultats de la méthode empirique appliquée aux langues, il n’est même pas besoin de remonter au temps de Basedow : il suffit de regarder autour de soi, et d’écouter parler les enfants qui ont des gouver-
. H. Marion, Dictionnaire de Pédagogie, article Méthode.
