Page:Pinot Duclos - Œuvres complètes, tome 1.djvu/98

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veux bien accorder quelque chose à un doute philosophique, en supposant que les historiens ont embelli les objets ; mais c’est précisément ce qui prouve à un philosophe qu’il y a un fonds de vérité dans ce qu’ils ont écrit. Il s’en faut bien qu’ils rendent un pareil témoignage à d’autres peuples dont ils vouloient cependant relever la gloire.

Il est donc constant que dans l’éducation qui se donnoit à Sparte, on s’attachoit d’abord à former des Spartiates. C’est ainsi qu’on devroit, dans tous les états, inspirer les sentimens de citoyen, former des François parmi nous, et, pour en faire des François, travailler à en faire des hommes.

Je ne sais si j’ai trop bonne opinion de mon siècle ; mais il me semble qu’il y a une certaine fermentation de raison universelle qui tend à se développer, qu’on laissera peut-être se dissiper, et dont on pourroit assurer, diriger et hâter les progrès par une éducation bien entendue.

Loin de se proposer ces grands principes, on s’occupe de quelques méthodes d’instructions particulières dont l’application est encore bien peu éclairée, sans parler de la réforme qu’il y auroit à faire dans ces méthodes mêmes. Ce ne seroit pas le moindre service que l’Université et les académies pourraient rendre à l’état. Que