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LES CONFESSIONS
DU
COMTE DE ***,
ÉCRITES PAR LUI-MÊME À UN AMI.
PREMIÈRE PARTIE.
Pourquoi voulez-vous m’arracher à ma solitude et troubler ma tranquillité ? Vous ne pouvez pas vous persuader que je sois absolument déterminé à vivre à la campagne. Je n’y suis que depuis un an, et ma persévérance vous étonne. Comment se peut-il faire, dites-vous, qu’après avoir été si long-temps entraîné par le torrent du monde, on y renonce absolument ? Vous croyez que je dois le regretter, et sentir, dans bien des momens, qu’il m’est nécessaire. Je suis moins surpris de vos sentimens que vous ne l’êtes des miens ; à votre âge, et avec tous les droits que vous avez de plaire dans le monde, il seroit bien difficile qu’il vous fût odieux. Pour moi,