Page:Pirenne – Histoire de Belgique – Tome 7.djvu/16

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Je sais trop bien d’autre part tout ce qui manque à ma documentation. Mais il fallait renoncer, sous peine de ne pas écrire ce dernier volume, à me documenter mieux. Trop d’archives sont encore inexplorées, trop de questions attendent encore les travailleurs. J’ai dû m’en tenir à ce qui a été publié et si c’est beaucoup relativement, c’est peu en comparaison de ce que l’on possédera plus tard. C’est le sort commun de tout travail de synthèse que d’être dépassé par la production scientifique. Il en marque un moment et s’il demeure, c’est comme « témoin » de l’état des connaissances à son époque. En fait de sources inédites, je n’ai guère consulté que la correspondance des ministres de France à Bruxelles jusqu’en 1870, aux Archives du Ministère des Affaires Étrangères à Paris ; elle m’a fourni d’utiles renseignements sur nos rapports avec le pays qui a eu avec le nôtre le plus de relations de toutes sortes. En dehors de cela, j’ai pu consulter quelques papiers de famille mis aimablement à ma disposition. Faut-il ajouter tout ce que je dois, entre autres, aux ouvrages récents de MM. A. De Ridder, FI. De Lannoy, L. de Lichtervelde, F. Van Kalken, Ch. Terlinden, J. Garsou et à la si utile Histoire contemporaine de la Belgique suscitée par l’abbé J. Deharveng ? C’est inutile sans doute. Le lecteur averti le reconnaîtra au premier coup d’œil.

Peut-être prendra-t-on néanmoins quelque intérêt à parcourir un livre où l’histoire de la Belgique contemporaine est présentée dans la perspective générale de l’histoire nationale. J’ai essayé de la traiter comme un moment de l’évolution des destinées du pays, de marquer les traits qui y font ressortir la continuité de la tradition, d’indiquer les répercussions du passé qui s’y accusent. Cela allait de soi de la part d’un