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De la méthode comparative en histoire


Sire, Madame,
Messeigneurs,
Mesdames, Messieurs
,


Il y a dix ans, presque jour pour jour, se réunissait à Londres le IVe Congrès international d’histoire. Beaucoup d’entre vous y ont assisté. Ils gardent, sans nul doute, le vivant souvenir de ces belles journées que l’intérêt scientifique aussi bien que le charme de la plus large et de la plus cordiale hospitalité ont rendues inoubliables. Pourtant, l’atmosphère politique était lourde et comme chargée d’orage. On pouvait surprendre dans les dernières paroles du beau discours du regretté James Bryce, lu à la séance d’ouverture, l’expression d’une angoisse contenue. C’était un appel émouvant à la concorde des peuples : concorde possible, puisqu’elle se fonde sur la constatation de leur solidarité historique ; concorde indispensable, s’il est vrai que la guerre est le plus grand fléau de l’humanité. Mais qui aurait pu s’attendre à ce moment à l’imminence d’une catastrophe ? On ne se sépara point sans avoir décidé de se retrouver à Saint-Pétersbourg en 1917.