Sa chute, je l’avoue…
De la fortune ainsi tourne, ici bas, la roue.
Depuis un an entier, la perte d’un vaisseau
A causé sa ruine, & l’a mis au tombeau.
Voilà, de ses malheurs, la première nouvelle.
Il auroit dû compter sur un ami fidèle ;
Et sans s’abandonner à son mortel ennui,
M’écrire, & s’assurer que j’étois tout à lui.
Sa disgrâce, après tout, n’étoit pas sans remède.
Ce que j’ai lui restoit. Sa fille lui succède ;
Sa fille héritera de ce que je lui dois ;
Et vous n’ignorez pas ce qu’il a fait pour moi.
Vous m’avez dit cent fois qu’Argante, en Italie,
Au péril de ses jours, défendit votre vie ;
Puis, vous associant à sa prospérité,
Vous mit dans l’opulence où vous avez été.
Angélique est au point où vous trouva son père.
Mais pour elle, entre nous, que voulez-vous qu’opère
Ce tendre empressement que vous lui faites voir ?
Je songe à son bonheur ; & je la veux pourvoir.
De semblables projets ne sont pas des vétilles.
La pourvoir ! & comment ?