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Page:Piron - Œuvres complettes, 1776, tome 1.djvu/241

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GERONTE

Allez, le ciel saura pourvoir à nos besoins.

GRÉGOIRE

Mafi, pour à présent, à ce qu’il viant de faire,
J’en demande pardon, mais il n’y pourvoit guère.

GERONTE

C’est se trop alarmer.

GRÉGOIRE

N’avons-je pas grand tort ?

PASQUIN

Nous n’avons pas, Monsieur, comme vous l’esprit fort.

GERONTE

Le dirai-je ? Loin d’être à la douleur en proie,
En faveur de mes fils, j’en ressens quelque joie.
Leur honneur attaqué m’est plus cher que mon bien ;
Et le ciel a permis que je n’eusse plus rien,
Pour qu’ils puissent confondre enfin la médisance.
On n’eût été témoin que de leur complaisance ;
Et l’on va l’être encor de leur amour pour moi.
Ceci rendra le monde & bien sot & bien coi.