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Page:Piron - Œuvres complettes, 1776, tome 1.djvu/324

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L’artisan sa besogne ; un valet son sarvice :
Eun gendarme sa vie ; eun robin la justice.
Euz en ne vendan rian, sans rian faire, avon tou.
Maugrébieu de la race, & de la race itou !
Chut ! Oui ; c’est le signal : j’entan toussé mon drôle.
çà ! Bridon la bécasse ! & quémançon mon rôle,
Par faire, en mon chapiau, sonnaillé cé louis.


Scène XVII

GRÉGOIRE, PASQUIN, DAMIS, VALÈRE, ÉRASTE.

GRÉGOIRE, compte, pendant que les trois frères s’avancent doucement par derrière, pour voir les sacs dont la manne est pleine

Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neux & dix.
Jarnigoi ! Que d’arjan ! & onze, & douze, & treize.
Qu’i fait bon magnié ça ! quatorze, quinze, seize.
Dix-sept, dix-huit, dix-neuf & vingt. Pezon stilà.
I me paroît légé. Mon trébuchét ? Le vlà.

Pendant qu’il pèse.

S’i savion que j’on cian l’arjan à pleine hotte ;
Comme diantre i vienrion nous accolé la botte !
Lé canaille ! & leux père encore en a piquié !
Et dit, s’i s’avision de li faire amiquié,
Qu’i ne seroit pas homme à teni son courage !