Scène VIII
Assurez sur les biens que l’on vous restitue,
Son douaire, & la dot qu’elle se constitue.
Et vous, une autre fois, soyez plus connoisseurs
Au choix que vous ferez de vos intercesseurs.
Pensez-vous qu’aveuglé sur votre caractère,
Tout le monde ait pour vous les yeux de votre père ?
Vos lâchetés sans doute espèrent l’adoucir ;
Mais, près de moi, jamais n’y croyez réussir.
Tous mes biens, après moi, devoient être les vôtres.
N’y prétendez plus rien, ni les uns ni les autres ;
À l’aimable Angélique ils sont abandonnés.
Et vous allez encore être plus étonnés.
Ce vaisseau revenu, ce courrier, ces richesses,
N’étoient, je vous l’apprends, que d’honnêtes finesses,
Pour lui faire accepter les dons que je lui fais ;
Elle a cent mille écus déjà de mes bienfaits.
Sa façon d’en user la rend digne du reste.
Vous avez trop suivi votre penchant funeste.
Angélique & mon frère ont des vertus sans prix.
Ils sont récompensés, & vous êtes punis.