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Page:Piron - Œuvres complettes, 1776, tome 2.djvu/103

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PRÉFACE

À l’amour près, qu’il a fallu faire entrer dans mon sujet, pour me conformer à l’usage bien ou mal établi sur nos théâtres, tout est ici très exactement tiré de l’histoire des révolutions de Suède, publiée par l’Abbé de Vertot, l’un des écrivains de nos jours, qui, pour l’étendue des lumières, la solidité du jugement, les grâces de l’esprit et la noble simplicité du style, a le mieux mérité de tenir parmi nous la plume historique.

Ainsi le cratère barbare Christierne, celui du vertueux Frédéric, et celui du grand Gustave ; l’emprisonnement de ce dernier contre le droit des gens ; son évasion longtemps après les malehruis de sa patrie mise à feu et à sang à la faveur de sa détention : sa fuite et es pénibles épreuves au fond des déserts glacés de la Dalecarlie ; sa marche contre l’usurpateur avec une poignée de sauvages, que, dans sa misère, il avoit su gagner, aguerrir et discipliner ; sa tête mise à prix ; "la menace de faire expirer devant lui sa mère dans les plus cruels tourments, s’il ne mettoit bas les armes" ; son combat sur la glace ; sa pleine victoire suivie de son couronnement à Stockholm et celui du prince Frédéric en Danemark ; enfin la catastrophe de Christierne détrôné, abhorré, et chassé de toutes parts ; tous ces événements répandus, les uns dans les expositions, les autres dans l’action de cette pièce, sont puisés immédiatement à la source que j’indique.