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Page:Piron - Œuvres complettes, 1776, tome 2.djvu/169

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ACTE III



Scène I


Adélaïde, Sophie.

adélaïde

Eh bien ! Chère Sophie, après tant de misère,
Libre, enfin, tu t’es vue entre les bras d’un père ?
Je partage avec toi… Mais je vois à tes pleurs,
Que tu viens d’éprouver le plus grand des malheurs.

sophie

Que ma prison n’a-t-elle été ma sépulture ?
J’eusse ignoré des maux dont frémit la nature.

adélaïde

Ainsi dans notre sang l’ennemi s’est baigné,
Et le fer destructeur n’aura rien épargné ?

sophie

Il a laissé partout le deuil et le ravage :
Nous ne nous en faisions qu’une imparfaite image.
Cette ville n’est plus qu’un débris effrayant
Où l’œil épouvanté la cherche en la voyant.
Stockholm a disparu ; sa splendeur est éteinte.