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Page:Piron - Œuvres complettes, 1776, tome 2.djvu/180

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Du moins si vous bravez l’autorité suprême,
Un amant peut ne pas vous supplier en vain.
On a de lui pour vous un billet de sa main.
Ses derniers sentiments s’y font assez connoître.
Un des siens vous l’apporte… Et je le vois paroître…
Je vous laisse.


Scène VII


Gustave, Adélaïde.

gustave

à part & au fond du théâtre.

J’ai vu tout ce que j’avois craint.
Mon bonheur n’est pas tel que l’on me l’avoit peint.
Au temple où tout est prêt ma mémoire est proscrite.

adélaïde

sans tourner les yeux vers Gustave.

Approchez. Je conçois quel trouble vous agite.
Mon aspect vous rappelle un prince qui n’est mort
Que pour avoir trop pris d’intérêt à mon sort.
Sans moi vous n’auriez pas à regretter sa vie.

gustave

élevant la voix & s’avançant lentement.

Son malheur jusque-là n’est digne que d’envie,
Madame, à vos sujets rien ne paroît plus doux