Aller au contenu

Page:Piron - Œuvres complettes, 1776, tome 2.djvu/225

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Scène VII


Gustave, Christierne, chargé de fers ; Adélaïde, Léonor, Casimir, Sophie, gardes.

gustave

Quel spectacle !… Ô fortune ! Ainsi donc ton caprice
Quelquefois se mesure au poids de la justice…
Tigre, l’horreur, l’opprobre et le rebut du nord,
Regarde en quelles mains t’a mis ton mauvais sort ;
Vois à quel tribunal il t’oblige à paroître ;
Sur ces terribles lieux, où je te parle en maître,
Lève les yeux, barbare ! Et les lève en tremblant.
Voici de tes forfaits le théâtre sanglant.
Qui te garantira du coup que tu redoutes ?
Ces marbres profanés, et ces murs et ces voûtes ?
Et l’ombre de mon père, et celle de Sténon,
Et ce reste éploré d’une illustre maison,
Que vois-tu qui n’évoque en ces lieux la vengeance ?
Toi-même en as banni dès longtemps la clémence.
Le jour, l’heure, l’instant déposent contre toi.
J’ai vu lever le fer sur ma mère et sur moi.
La reine a craint encore un destin plus horrible…

christierne

Tranche de vains discours. Tu dois être inflexible.