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Page:Piron - Poésies badines et facétieuses, 1800.djvu/124

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« Le beau dessin ; qu’il est simple et piquant ! »
« — Chez vous, ma sœur, — lui réplique Sophie,
« Mêmes appas, mon âme en est ravie ;
« Rien de si beau ne s’offrit à mes yeux.
« Vous allez rire, il me prend une envie ;
« C’est de savoir un peu, qui de nous deux
« A plus petit, ce chef-d’œuvre des cieux. »
— C’est vous, ma sœur. — Non, ma sœur, je vous jure,
C’est vous. — Eh bien ! prenons-en la mesure,
Notre rosaire est tout propre à cela. —
On y procède. « — Eh ! bon Dieu, — dit Sophie,
« Qui l’aurai cru ? vous l’avez, chère amie,
« Plus grand que moi d’un Ave Maria ! »


L’ÉVÊQUE IN PARTIBUS.

CONTE.

Près de Thérèse, jeune fille
Alerte, fringante, gentille,
Un prélat, suppôt de Cypris,
Sentait soulever sa mandille.
Déjà de Sa Grandeur, les doigts saints et bénits
Visitaient de l’amour les plus secrets réduits.
« — Que faites-vous ? — lui dit Thérèse,
Quel égarement ! Quel abus ! »
« — Moi ? — dit l’évêque in partibus,
Je visite mon diocèse… »