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Page:Piron - Poésies badines et facétieuses, 1800.djvu/62

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D’abord, c’est qu’elle était sa femme ;
Puis elle avait de trop grands yeux ;
Je l’ai cent fois lu dans Homère.
Je crois, comme il était pieux,
Que du reste, il s’est voulu taire.

D’ailleurs, pourquoi tant querelle !
Quand le remède est si facile ?
En hommes, pour la consoler,
La terre était assez fertile.
Par gloire ou curiosité,
Qui n’eût pris part à sa tristesse ?
Le cœur s’enfle de vanité
Entre les bras d’une déesse.

Ma foi, pour cet honneur divin,
J’aurais passé sur l’agréable :
Changer Jupiter en Vulcain,
Est un exploit très-mémorable.

Je sais que cet époux coquet
N’était pas un époux commode ;
Le ton de Paris lui manquait :
Nous l’aurions mis à notre mode.

Contre Ixion, son fier courroux
Dégrade sa gloire immortelle ;
Ah ! le bonheur d’être infidèle
Ôte le droit d’être jaloux.