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Page:Piron - Poésies badines et facétieuses, 1800.djvu/91

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IV

Certain Mazet, grand faiseur de neuvaines,
Contait son cas, aux pieds d’un franciscain ;
Puis, quand il eut nombré quelques fredaines,
Il s’accusa qu’une jeune nonnain
L’avant prié de l’amoureuse affaire.
« Le fîtes-vous ? » — Nenni, de par saint Pierre !
Onc je ne fus souillé de tels forfaits.
« Dieu d’Israël ! — dit le révérend Père,
« Conduis un peu tel gibier dans mes rets,
« Puis tu verras si je n’ose rien faire. »

V

Un Florentin faisait son Cupidon,
Et s’ébattait d’un Suisse du Saint-Père :
Le barigel, par sentence sévère,
Le condamna d’aumôner un teston.
Le condamné cria : — C’est tyrannie !
Payer vingt sous, un péché si mignon !
Beau justicier sommes en Italie,
En lieu papal. — « Payons sans répartie,
Reprit Dandin, — tu l’as bien mérité ;
Tout ça n’est point honnête sodomie,
Mais bien péché de bestialité. »

VI

Un laboureur des confins de la Bresse,
Paisiblement s’ébattait d’une ânesse ;