xv à Chartres, en 1789, pour me lier irrévocablement au sanctuaire, se brouilla avec moi, et finit par épouser un de mes écoliers. Que m’auroit servi de l'informer de mon projet ? ma tutrice venant à le savoir, j’étois exhérédé et sans état. Ne vaut-il pas mieux être malheureux seul, que de lier ceux qu'on aime à une destinée cruelle qu’ils ne peuvent adoucir ? Au lieu de suivre la route de Chartres, je me décidai à aller à Paris. Quand ma résolution fut une fois prise, j’en fis part à deux voisines dignes de ma confiance. 5En lisant ceci elles se souviendront et de leur discrétion, et de mon amitié, et des conseils qu’elles m’ont donnés.) Quoique cette résolution fut irrévocablement prise, je fus huit jours entiers sans dormir : un noir pressentiment me montroit dans le lointain, la terrible perspective de mon sort. J'avois beau me dire que la contrainte exercée envers moi étoit injuste, que les passions ardentes dont j'étois dé-
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