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Page:Pitou - Voyage à Cayenne - Tome 1.djvu/9

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ix teau de M. Delaborde, venoit de décéder après avoir substitué oralement sur ma tête, la part du bien qu’il me destinoit comme à son fils adoptif, et à l’un de ses plus proches parens. Ce bon père étoit loin de m’envier mon bonheur ; mais il frémissoit de me laisser aux soins d’une épouse sans fortune et sans défense, ou bien de me voir sous la tutelle d’une légataire universelle, qui n’étoit engagée que sur parole, et dont il connoissoit l'avarice. Elle me devoit de l’éducation et un établissement à mon choix. A l’âge de dix ans, ma mère me conduisit jusqu'à la porte de cette tutrice, où elle n'osa pas entrer de peur d’être éconduite. O nécessité ! pourquoi contraignis-tu ma bonne mère à ce pénible sacrifice ! Mon père avoit épousé une pauvre villageoise, riche en vertus, mais simple, honnête, bonne et trop peu fastueuse pour que ma tutrice daignât la regarder du haut de sa grandeur. Combien de fois