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22 i ETUDES SUR L ECOLE FRANÇAISE. loin de ses inspirations et de ses études habituelles? Je ne sais lequel je dois reprendre le plus sévèrement, ou de celui qui a proposé cet épisode à l'artiste, ou de l'artiste qui s'est trompé au point de l'accepter. Ce que je puis affirmer, c'est que cette double erreur n'a pas tourné au profit de l'art. Heureusement M. Schnetz est en mesure de prendre une revanche éclatante. Qu'il retourne à Rome, et qu'il nous revienne avec un nouveau poëme ! Le Puget, d'Eugène Devéria, est assurément le meilleur plafond des nouvelles salles (il est bien entendu que je ne veux rien préjuger sur MM. Steuben et L. Cogniet, dont les toiles ne sont pas découvertes). Cette page est une suite naturelle et honorable de la Naissance d'Henri IV, et qui effacera, je l'espère, le souvenir de la Jeanne d'Arc, du même au- (eur. Ce n'est pas à lui que je dois reprocher d'avoir traité une scène qui n'a jamais existé dans l'histoire. Ce n'est pas sa faute si les courtisans qui ont fait hommage de Corneille à Louis XIII ont voulu continuer, dans le statuaire de Marseille, la même flatterie maladroite et menteuse. M. Eugène Devéria n'a pas mission pour feuilleter les biographies et apprendre que Puget n'est jamais venu à Versailles, qu'il a vu le roi une seule fois à Fontainebleau, Plusieurs années après le voyage de son chef-d'œuvre, présenté à Louis le Grand par son fils ; il n'est pas chargé de lire la correspondance de Lebrun et les manuscrits du père Bougerel, pour entendre les réclamations infruc- tueuses de l'artiste exposant humblement à S. M. que le groupe payé 15,000 fr. lui coûte réellement 14,500 fr. C'est à l'administration à s'enquérir de ces misères, de cette loyale générosité, de ces magnifiques encourage- ments. M. Eugène Devéria ne répond que de son oeuvre. Je blâmerai sans répugnance le défaut de solidité dans